Veracruz: entre grisaille et paillettes

Publié le par kristel lodewijk

Voir les photos de l'album "Week end à Veracruz" : link
21 au 23 Février 2009

 

Après le carnaval de Dunkerque il y a un an, celui de Veracruz ce week end !!

 

Depuis le temps qu’on en entends parler, c’était ce week end ou jamais. Après une loooongue et froide nuit dans un bus top première classe (ah ça ils savent faire les mexicains...) on arrive de l’autre côté du pays, en plein dans le golfe du Mexique.

 

Et là, surprise. Veracruz est une immense ville (plus d’un million d’habitants) assez sale, sans charme particulier, les bâtiments datant pour la plupart des années 70-80. Un énorme port pétrochimique longe la longue avenue du bord de mer, les cargos défilent tranquillement, passant devant les grues géantes bleues et jaunes.

 



Sur le malecon (la promenade des Anglais veracrucienne) les visages sont métissés, des noirs, des bruns, des blancs, normal, c’était le port d’arrivée des bateaux de Cortez, c’est d’ici que tout est parti, les visages portent la marque de l’Histoire. L’ambiance est quand même à la frime, on s’la pète pas mal derrière ses lunettes de soleil. D’ailleurs, des lunettes, on n’en a pas vraiment besoin, puisqu’il fait un vent à décorner les buffles, de gros nuages noirs s’amassent au dessus de nos têtes pour finalement exploser en un crachin qui durera quelques heures. Dans la fraîcheur et la brise marine, au  milieu des usines, oui, on se serait vraiment crus à Dunkerque... en plein été !

 



On profite du mauvais temps pour trouver un hotel et se recoucher un peu afin de nous remettre de la mauvaise nuit...

 

La pluie s’arrète et on sort sous un timide soleil. On passe par le zocalo et ses orquestres de salsa qui jouent tous en même temps devant les restos, on ne s’entend plus manger dans cette cacophonie assourdissante. Les gens digèrent en effectuant quelques pas de danse entre les tables, c’est là qu’on se sent un peu frustrés de n’être pas si souples du bassin... Et puis on décide d’aller voir la plage.

 

Une chose est sûre, c’est qu’on ne vient pas à Veracruz pour son littoral... Une eau marron, rejetant sur le sable gris les déchets domestiques, le tout dans des relents pétrolifères. Malgré tout ça, des dizaines de tentes sont installées pour aller boire un verre ou manger quelque chose (je n’ose imaginer l’état des fruits de mer...) et les gens, croyez-moi si vous voulez, se baignent !! Sans même envisager un éventuel zona ou cancer de la peau, ils se baignent pleins d’allégresse et d’insouciance. Il faut dire que les bières qu’ils avalent depuis le début de la journée (même les enfants !) doivent les y aider... Ambiance « borrachos a la playa ».

 

Le soir, au hasard de nos pas on tombe sur le défilé de la reine 2009, un petit bar à rhum qui fait happy hour pendant tout le carnaval, un concert de salsa dans la rue, des vieux qui dansent avec toute la classe caribéenne, et finalement dans une cantina super sympa dont les serveuses entreprenantes aux formes plus que généreuses tripotent sans gène les parties génitales de Lodewijk, où on se boira des Corona jusqu’à ne plus se souvenir du prénom de la jeune femme sympathique qui passe une partie de la soirée avec nous...

 

Le lendemain, gueule de bois et pluie, on trouve la force de sortir assez tôt, et de boire des litres de Coca Cola salvateurs avant... le DÉ-FI-LÉ !


Sur le Malecon, c’est déjà la fête en plein après-midi. Les gens défilent avant l’heure, des stands passent du reggaeton, des filles à moitié nues remuent tant qu’elles peuvent un derrière qu’elles croient sexy, et ça picole et ça picole, les jeunes ont revêtu leurs habits du dimanche, des marchands ambulants vendent l’inimaginable. On se prépare pour la grande fête. On avait réservé des places tout en haut des gradins, qui vont se remplir jusqu’à en déborder. Les gens parfois se mettent à danser, je me laisserais bien tenter si je n’avais pas peur de finir comme à Furiani...



 

Après des heures d’attente, la pression est à son comble, et la police arrive pour évacuer la rue, et laisser place aux artistes. Et là, les gradins se mettent tous à chanter et siffler en même temps, une chanson destinée aux policiers qui vivent sans doute un des pires jours de l’année : « Culeros, culeros ! »

 

Enfin, voila les premiers chars. Et là, le spectacle est grandiose, même si on regrette que le Carnaval soit purement contemplatif et que personne ne soit déguisé. Les chars illuminés alternent avec des majorettes (malgré tous les efforts pour rendre cette discipline sexy et attractive, force est de constater qu’une majorette de plus de 8 ans et demi, c’est et ça restera, je pense, profondément RINGARD...),
des orquestres de cuivres ou de percussions, des groupes de sambas venus du Brésil pour l’occasion, et, le top du top, des groupes de danseurs (hommes) de salsa. 50 hommes, en costard et panama, qui dansent la salsa dans une harmonie parfaite... ça pète !



Les gens descendent des tribunes pour danser avec eux, l’ambiance est très joyeuse et festive, les filles se mettent à hurler et à s’évanouir quand l’acteur-star de sitcom mexicain passe sur un char en se caressant le pectoral d'un doigt sensuel et humide, hum... Une très bonne soirée, chaude et électrique, malgré le vent et la fraicheur.

 

Le dimanche, il repleut pour changer, on en profite pour se ballader un peu sous les jolies arcades des rues autour du Zocalo. Puis on va voir une dernière fois la mer (toujours aussi dégueulasse). Sur l’avenue des personnes sont attroupées : on s’approche. Un autre spectacle, l’envers du décor carnavalesque. Des touristes lancent des pièces de 10 pesos dans l’eau putride du port, et quelques hommes, en maillot de bain, plongent et essaient de les attrapper avec qu’elles ne coulent au fond. Des racleurs de vase, des fouilleurs de merde, qu’on pourrait les appeler ; du genre « jusqu’où t’es prêt à aller pour 10 pesos ? ». Ca fait marrer les badauds, pas moi.

 





On laisse le port pour aller s’ennivrer de musique dans les restos du centre, regarder danser les vieux qui ont vraiment ça dans la peau, se rendre compte que le resto qu’on a choisi est le moins hygiénique de la ville, prendre peur, s’enfuir, chercher désespérement un autre endroit et finir par manger une pizza sous vide au micro-ondes à Oxxo (chaîne de petits magasins américains asceptisés).
Ca a du bon la globalisation!

 






On ne sera pas mécontents de quitter Veracruz, même si les gens y sont plutôt aimables, les nuits chaudes et festives. Enfin, j’aurai quand même un conseil : méfiez-vous des villes qui fêtent le Carnaval, elles ont sûrement un truc à cacher...

 

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A
Ce qu'il y a de formidable avec les doués en littérature que vous êtes ( et désolant pour les tours-opérators) c'est qu'on n'a plus besoin d'aller traîner les pieds et risquer l'amibiase dans des coins aussi... particuliers (?)que Vera Cruz ! comme si on y était.<br /> les délurées qui osent toucher à mon fils (!) demeurent néanmoins sympathiques. C'est là qu'on se dit que la fête peut être effectivement proportionnelle au désespoir...<br /> mais foin des sanglots de l'homme blanc, la vie est courte alors....adios Vera Cruz et buena vista a todos ( humm ! ..)
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M
tu tues ta race, trop belle sur cette photo! Je pense à toi reviens nous vite et profite. Gros câlin ma copine!
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F
Hilarante ou désolante, cette virée à VERA CRUZ ne me laisse pas indifférente. Et puis, vous l'aurez vu, pas moi !!
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M
avant d aller dormir j ai visite veracruz avec les bons mots de kristel.les mojorette restent les mojorettes il y a rien a ajouter.une autre vue du mexique.gors bisous a bientot
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L
1)Qu'on laisse les parties genitales de Lodewijk tranquille !!! Mais enfin!<br /> <br /> 2) A Broukerque j'ai connu des majorettes de plus de 8 ans tres interessantes.<br /> <br /> 3) Sache Kristel, que Dunkerque est la ville de France la plus ensoleillee en eclaircies de moins de 3 minutes. Ca merite d'etre dit.
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