Nouvel an à San Mateo Piñas
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Pour le nouvel an, on avait été invités par une de mes collègues mexicaines, Alma, dans la finca de ses parents à deux heures de Huatulco. Une finca c’est une plantation de café. On est donc partis tous ensemble le 31, dans l’après-midi. Deux heures de trajet à faire pâlir le plus puissant des 4x4. Des trous énormes dans le chemin, dûs à la dernière saison des pluies et sans aucun doute, à celles des années précédentes. Un chemin qui monte autant que la température baisse et c’est au frais que nous arrivons au rancho.
Une grande maison, construite par les mains du père et des frères. Une grande salle commune en béton, la cuisine en tôles et planches de bois, la salle de bain, une bassine cachée par les arbres dans le chemin qui descend dans la vallée, la cuisinière, une grande table, un feu de bois, et le plat à tortillas. On est tout de suite enchantés par ce lieu et ses habitants.
L’après midi passe rapidement, à préparer le repas du soir : un « ponche » (sorte d’infusion de fruits frais, pommes, goyaves, pruneaux, canne à sucre, cannelle...), une dinde (énorme !!!) farcie à la viande, avec, comble du luxe, des spaghetti au fromage. Moi j’avais cuisiné deux gateaux au chocolat et on avait acheté une bouteille de vin.
Le soir, la famille se réunit : les parents, Alma, ses deux soeurs, sa belle-soeur, leurs enfants, la famille de la belle-soeur. Peu d’hommes au final, puisque le petit frère Wil, est missionaire évangéliste au Danemark, et que le grand frère travaille aux Etats Unis, pour nourrir sa grande famille.
La soirée commence vers 23heures par un échange de cadeaux. En fait, échange n’est pas vraiment le mot, puisque Isabel, la grande soeur qui habite à Mexico est la seule qui puisse se permettre d’offrir des cadeaux pour tout le monde, et nous, en tant qu’invités, on ne devait pas en ramener. Chacun ouvre ses cadeaux, et c’est Isabel la plus émue...
Puis c’est le moment de la prière. Je m’attendais, avec mon éducation catholique, à un benedecite en bonne et due forme, il n’en est rien. Chez les évangélistes, chacun interprète la Bible comme il veut, il n’y a ni représentation du Christ, ni autorité venant s’interposer entre Dieu et l’homme. Chacun croit à sa manière, ça me semble sain et plus sincère. Donc, avant le repas, tous se mettent à prier, à haute voix, l’un remerciant Dieu pour cette année écoulée, une autre demandant de protéger le bébé qui vient de naître, un autre encore qui demande de veiller sur le fils qui est loin. Nous on était un peu penauds de ne pas avoir la spontanéité (et la foi peut etre) de participer.
A minuit on est sortis pour assister à ce phénomène auxquel croient tous les membres de la famille : lors des douze coups de minuit, le ciel chasse les étoiles de l’année qui s’achève, devient limpide et pur, et puis accueille les étoiles de la nouvelle année. Et effectivement, on a observé le déplacement des étoiles en voulant y croire très fort.
Le repas s’est passé dans la bonne humeur, presque sans alcool (à part la bouteille qu’on avait ramenée, quels picolos ces Français !!!) Et puis quand on n’a plus réussi à rien avaler, ni même imaginer un quelconque aliment, on est encore restés pour discuter de Dieu, du monde, de l’économie, des enfants, de l’entraide et la solidarité, de la révolution... et puis, fatigués, est allés se coucher.
Le lendemain promenade digestive obligée dans la montagne, accompagnés d’Alma, d’Isabel et des deux neveux Aldo et Ivan. La maison est située sur une petite montagne, dont tout le versant est rempli de plantations de café, de bananiers et de papayers. Des petits chemins partent un peu dans tous les sens, dévoilant de temps en temps une belle vallée ou un ruisseau...
L’après-midi se déroulera comme ça, entre discussions et promenades, café et ponche, dinde farcie et poulet au mole. Le soir on trouve dans notre chambre le plus gros scarabée que j’aie jamais vu. On se couche tôt parce que la camionnette passe à 4h30 du matin pour redescendre à Huatulco.
Le premier de l’an le plus exotique, serein, et religieux de notre vie !!!
J’en profite pour vous souhaiter une très bonne année 2009, y que Dios les bendiga...
Kristel et Lodewijk