Guatemala juillet 2008

Publié le par kristel lodewijk

Lundi 4 Aout 2008

Retour du Guatemala hier. Nous y sommes restés une bonne dizaine de jours, le temps de faire plein de choses différentes.

ANTIGUA







20 heures de bus depuis Huatulco, via Tapachula pour arriver à la belle ville d’Antigua, ancienne capitale du pays, classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Depuis Guatemala Ciudad, on voyage en bus américain, d’anciens bus de ramassage scolaire qui viennent passer leurs vieux jours au Guatemala. On débarque a Antigua en plein dans le marché, qui fait aussi gare des bus et fête foraine. Ca grouille dans tous les sens, les femmes sont habillées en costume traditionnel. On met peu de temps à trouver une petite posada dans le centre et on part faire un tour dans la ville.










Et la, surprise ! On croise plus de blonds enrobés que de petits bruns et la langue officielle parait être l’anglais !! Tout simplement que juillet est LA période de vacances scolaires pour tous les pays du Nord, dont les Etats-Unis et le Canada, et la ville est carrément inondée de touristes anglophones ! Quelques français aussi et des Espagnols. Comme à notre habitude, on préfère s’éloigner un peu des grands axes et trouver des petits coins plus sympas et moins bondés.




VOLCAN PACAYA

Apres deux jours de visite de la ville, notre instinct primaire nous rappelle à l’ordre et on a envie de grands espaces. On décide donc de monter sur le volcan encore actif le plus proche de la ville : le volcan Pacaya (2560 mètres). Malheureusement, impossible de trouver un bus qui nous emmène, il faut prendre un tour. Sans trop savoir ce qui nous attend, on achète deux billets pour le lendemain, la femme de l’agence nous assurant que seulement 6 personnes viennent avec nous. Le lendemain, départ 6h et effectivement il n’y a que 4 autres personnes dans le bus. Apres 40 minutes de trajet on arrive au pied du volcan, ou nous attendent des cars… au moins 200 touristes !!!!!

Les enfants du village nous assaillent littéralement en nous proposant d’acheter des bâtons de marche qu’ils ont confectionnés, en nous répétant inlassablement  « too por faï », (traduction : 2 bâtons pour 5 quetzales).

Bref, on oublie la rando tranquille jusqu’au cratère, on suit le guide et il va falloir attendre la mère de l’américaine qui fait partie de notre groupe et qui n’en peut plus au bout de 5 minutes. Heureusement que des jeunes passent régulièrement a cheval en criant « Taxi !! » pour ramasser au passage les retardataires.





On arrive finalement au sommet, qui est fait exclusivement de lave, dont la dernière coulée importante date d’il y a 3 mois. On marche sur la lave chaude on approche même de lave incandescente. Que calor !! Mais on aura pas le droit de s’approcher plus près parce soit disant c’est dangereux (je pencherais plutôt pour l’explication qu’Arturo notre guide n’a pas vraiment envie de porter la charmante Samantha sur ses épaules…)










C’est de loin, donc, qu’on assistera à l’activité du cratère, et a des explosions de laves assez impressionnantes. On redescend ensuite rapidement au village.




VOLCAN AGUA

Cette petite promenade nous laisse un peu sur notre faim. De retour à Antigua on admire le magnifique volcan qui domine la ville, le volcan Agua, de 3600 mètres d’altitude. C’est décidé on le montera le lendemain.



On fait fi des mises en gardes d’Arturo, qui nous disait que sur l’Agua il y a des délinquants et des bandits qui se cachent dans la forêt pour détrousser les voyageurs. On a remarqué qu’au Guatemala, le leitmotiv des agences de tourisme est le danger. Ils proposent des services plus chers parce que c’est plus sûr que chez untel dont les chauffeurs sont saouls, ou que chez untel qui n’a même pas de gardes du corps pour protéger les touristes d’éventuelles agressions. Le touriste arrive dans un climat de peur, une peur entretenue par les guides touristiques qui ne sont pas non plus avares de conseils et de mises en gardes alarmistes, voire ridicules, écrites par des gens qui n’ont sûrement jamais mis les pieds dans le pays mais qui écoutent les on-dit et les rumeurs. Bref un cercle vicieux qui fait gagner de l’argent aux gens du pays. Nous on n’a pas vraiment envie de cautionner ça donc on fait nos provisions pour une journée et on part le lendemain a 6h, seuls.







Pas si seuls en fait, puisque quand on arrive au village du pied du volcan, Santa Maria de Jesus, les hommes et les enfants sont déjà en route pour aller travailler aux champs qui tapissent les flancs, ou bien pour aller y cueillir des plantes médicinales. On s’inscrit au bureau municipal, histoire qu’ils soient au courant de notre départ, et les agents nous souhaitent une bonne journée. Sans nous demander si on a besoin d’un guide ou si on est armés contre les bandits. Bizarre ?










6 heures de marche nous mènent au sommet où souffle un vent puissant, et d’où l’on a une vue magnifique sur deux autres volcans inactifs : Fuego et Acatenango.




La redescente se fera en près de 4 heures et on arrive juste a temps pour attraper le dernier bus qui nous ramène a Antigua. Au total 11 heures de randonnée, et 2000 mètres de dénivelé positif et négatif dans la journée. Pas de bandits, pas de vol de sac, pas d’agressions, mais plutôt plein de rencontres avec les gens qui travaillent sur le volcan.




CHICHICASTENANGO

Le lendemain on quitte Antigua pour le village de Chichicastenango. Ce village perché sur une crête reçoit chaque dimanche et chaque jeudi le plus grand marché d’artisanat, aliments, etc, d’Amérique Centrale.

4 heures de bus bondé et on arrive au village, dont tout le centre est occupé par les stands.












Au milieu, la petite église qui reçoit les rites mayas. Des feux brûlent autours de l’église, régulièrement animés par des boules de résine de pin ou de l’alcool.





















Les femmes habillées en costume traditionnel tiennent les stands très colorés et parlent en Chique, le dialecte de la région.












Les hommes quant a eux, picolent du matin au soir, et quand leur corps ne peut plus recevoir d’alcool, s’effondrent la ou ils sont et s’endorment d’un sommeil de plomb. Les clochards profitent de la présence des touristes pour quémander un quetzal ou deux, et quand ça ne marche pas, se font la manche entre eux, trop saouls pour distinguer le riche du pauvre.



Une ambiance amicale et bon enfant règne ici. On dort une nuit et on part pour le « plus beau lac du monde » comme dirait Aldous Huxley, le lac Atitlan.


LAC ATITLAN



La ville oú tous les bus arrivent s’appelle Panajachel. Cette ville située au bord du lac présente deux intérêts : la vue magnifique et privilégiée qu’elle a sur le lac, puisqu´elle est idéalement située en face des trois volcans qui le bordent : Toliman, Atitlan et San Pedro.



L’autre avantage est qu’il y a tellement d’hôtels, auberges, posadas, que les prix chutent et qu’on a pu dormir dans une jolie chambre dans un patio pour… 5 euros la nuit pour deux, avec eau chaude.



Mis à part ces deux atouts, on peut dire que la ville de Panajachel est assez détestable. Une grande rue principale qui mène au lac est bordée uniquement de stands d’artisanats beaucoup plus chers qu’ailleurs et de restaurants internationaux. Il est très difficile de trouver des plats régionaux. Traverser cette rue relève du défi. Des rabatteurs viennent nous proposer tous les 5 mètres des chambres pas chères, des tours en bateau, des restos meilleurs que les autres, du cannabis ou de l’artisanat ; souvent des arnaques. Quand ce ne sont pas eux, les enfants s’y mettent, et te harcèlent pour te vendre des magnets, ou demandent tout simplement des quetzales, il faut presque s’énerver pour s’en débarrasser. Tourisme agressif pour destination hyper fréquentée. On descend la rue Santander (c’est le nom de cet enfer) une fois et on a tout vu de Panajachel.



Le lendemain de notre arrivée, on décide de retrouver une ambiance qu’on aime mieux, la montagne et ses petits villages. Oui parce qu’avec ces 3 volcans qui nous font de l’œil de l’autre coté du lac, on se sent des fourmis dans les jambes.


Apres 2 heures d’attente dans les pots d’échappement, le camion que l’on attend arrive enfin. Direction San Lucas Toliman, de l’autre coté du lac, petit village au pied des volcans Toliman et Atitlan.


En arrivant on trouve une posada comme on les aime, tenue par Felipe et sa femme, des personnes extrêmement gentilles et serviables. Le nom de la posada : los Volcanes. Notre projet : partir de ce village pour monter le volcan Toliman, celui qui donne sur le lac, dormir près du sommet, et redescendre le lendemain. On en parle a Felipe, qui outre patron de posada est aussi guide, traducteur, démarcheur en commerce équitable pour son café POC en Angleterre, Irlande et Allemagne, membre d’une organisation de protection de la culture traditionnelle du mais et chercheur en culture différenciée des sols. C’est la personne du village la plus compétente au sujet d’une éventuelle ascension du volcan. Il nous en parle pendant une heure, nous loue une tente, nous donne des bougies, allumettes, bois très inflammable, une bâche. Nous voila fin prêts, la météo parait clémente, on projette de partir le lendemain.


VOLCANS TOLIMAN ATITLAN


Au début, grand soleil, on grimpe facilement malgré l’humidité. On traverse un village étrange au pied de la montagne. Une rue, et de chaque coté des dizaines de petites maisons blanches toutes identiques. Felipe nous dira plus tard que c’est un village de réfugiés qui a été construit par le gouvernement guatémaltèque aidé par les Etats-Unis, car la communauté vivait sur les flans du volcan Toliman et courait un grave danger.




En 2006, l’ouragan Stan, pendant la saison des pluies, a provoqué un éboulement de terrain du volcan, et une partie d’un village a été enterrée vivante, en pleine nuit. 1000 morts. Maintenant le gouvernement et les aides internationales évacuent les vivants avant qu’il ne soit trop tard.

Et puis 3 heures plus tard on arrive au « plano », une vallée un peu plate couverte de champ de mais. On traverse les champs, s’écartant parfois pour laisser passer les cultivateurs qui transportent sur leur dos le matériel et de grandes poutres en bois dont j’ignore l’utilisation.



D’ici on prend le chemin le plus évident, sans se rendre compte qu’on grimpe sur le volcan jumeau de Toliman : l’Atitlan !

Le mauvais temps nous oblige à dresser le campement avant d’arriver à la cime. Une nuit entière sous l’orage.



Le lendemain, on continue de grimper sans les sacs. La montée presque à la verticale, est très difficile.



Encore une fois, la pluie nous fait redescendre en vitesse, juste a temps pour plier la tente. On commence le trajet du retour. Une averse énorme nous surprend, le chemin se transforme en torrent, on arrive à la posada de Felipe avec des allures de chat effarouché qui vient de tomber à l’eau.




LA FRONTIERE

On rentre au Mexique le lendemain. 10 heures de bus (plein de bus !!!) jusqu'à la frontière, Tecun Uman. On a la mauvaise idée de traverser le village á pied pour atteindre le poste de police. Une ambiance de traquenard règne ici. Des types qui n’ont rien à faire de la journée stagnent sur les trottoirs. On voit sur les faces et les corps qu’il n’y a pas que des globules rouges qui coulent dans leurs veines. Population exclusivement masculine, ils nous regardent passer comme des proies potentielles. Pas de police, pas de surveillance. On parvient au poste guatémaltèque pour faire tamponner nos passeports. Juste après la frontière, un toxico au volant d’une grosse BM blanche rutilante nous propose de nous faire traverser le pont qui lie les deux pays. Un faux taxi complètement défoncé juste sous le nez d’un poste de frontière ? Image surréaliste. On traverse donc le pont á pied et on arrive dans un autre monde. Policiers armés, grilles, évacuation de toute personne suspecte : le Mexique !!!

On arrivera à Tapachula dans la soirée pour rentrer à Huatulco le lendemain !

A bientôt !

Kristel Michoux, Lodewijk Allaert

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F
Est-ce notre séjour prochain au Mexique qui m'a fait relire ce texte aujourd-hui ? sans doute ...J'avais moins frissonné à la première lecture.<br /> Je laisserai donc le Guatemala en dehors de notre programme (Christian est d'accord !) et demanderai à Kristel et Lodewijk de nous guider dans ce fabuleux pays mexicain.<br /> A mon retour un petit commentaire ?....<br /> FRANCOISE
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O
quel joie votre blog car il nous permet de voyager et partager ces moments avec vous. Parfois un peu stressant car on vous aime et si loin...dans notre grand confort on s'inquiète... mais on s'emerveille aussi beaucoup et je l'avoue cela me donne envie.merci et profitez pleinement. véro.
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M
Haletant ce récit ! On vit avec vous la chaleur, la pollution,la fatigue , les désappointements puis l'air vif des "plano", la solitude bienfaisante et les rencontres avec les vrais gens.<br /> Le passage au poste frontière fait frémir, on se dit que vous avez eu de la chance quand même et que l'approche que vous avez des sites et de la population a de beaux jours devant elle vu les contraintes et les difficultés inhérentes à ce voyage. On comprend assez la tendance moutonnière du touriste lambda. Et on comprend aussi le cercle vicieux qui incite la population à adopter des comportements asociaux voire prédateurs. En tout cas merci de nous faire voyager aussi intensément (et sans risques !) rien que par la magie de vos mots et de votre style. Bonne route !!!!
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L
Merci pour ce recit qui nous permet de se faire une idee plus juste d'un pays meconnu ou couvert d'idees recues. Ces lignes ne manquent pas non plus d'humour. Moment agreable et instructif. <br /> Luis
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M
malgre un resume tres interessant sur le guatemala le retour a la frontiere est tres peu frequentable mais de bon souvenir pour vous bisous tres forts a vous 2
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